AMPLIFICATEUR SCOTT 299S

 

Voilà un objet assez rare.

Très peu d'infos sur le net. Avant de l'avoir vu, je ne pensais même pas qu'il existait.

Et du coup, il est très difficile de trouver des infos sur cet ampli peu commun.

Si quelqu'un a des infos complémentaires venant corroborer ou infirmer ce qui suit, je suis preneur...

Cet amplificateur a été fabriqué aux USA et semble plus que rare en France.

 

L'histoire:

Cet ampli semble intéressant historiquement. La série 299 de chez Scott aurait débuté avec le 299A. Jusqu'au modèle 299E, ces amplis étaient des modèles à lampes haut de gamme. Le 299S a été fabriqué entre 1964 et 1968. Il serait le premier amplificateur de la série (voir de toutes les séries) à transistor, suivi du modèle 299F, identique mais offrant une puissance plus importante de 2X65 Watts.

Je n'ai jamais pu trouver la logique des chiffres, mais le 299 est donc sorti avant la série à transistors des 235S, 250S, 255S.

La fabrication de cet amplificateur est entièrement artisanale.

Cet amplificateur utilise des transistors au Silicium pour les petits signaux, et des transistors au Germanium pour la partie puissance. Les transistors au silicium pour les petits signaux seraient donc sorti en premier, et si l'on suit la philosophie de H.H. Scott, il se serait empressé d'utiliser les transistors dernière génération déjà disponibles là où c'était possible.

J'ai pu par chance retrouver le schéma.

 

Les transistors de sortie de la voie gauche:

Autre particularité, les transistors sont enfichés sur des supports soudés sur la carte. Cela permet de retirer tous les transistors sans avoir besoin de jouer du fer à souder, mais simplement en tirant sur les transistors.  

Pour le reste, on reconnais les composants employés dans les années 60-70.

On a une alimentation de 30 volt, ce qui signifie que la puissance de cet ampli se situe aux alentour des 2x30 Watts au maximum.

Je pense plutôt à un 2x25 Watt.

Les condensateurs de filtrage sont soudés sous la carte.

L'amplificateur, anatomie.

 

Le 299S est monté sur un châssis en aluminium ouvert dessus et dessous.  

Deux plaques elles aussi en alu viennent fermer le "boitier".

Le tout vient ensuite se glisser comme un tiroir dans un woodcase en bois, l'ensemble maintenu par les vis situées dans les 4 pieds.

Cet idée de woodcase-tiroir était souvent utilisé à l'époque, comme chez Dual par exemple. Impressionnant  également, le vide lorsqu’on ouvre l’appareil.Il n’y a rien dedant!!!


Qui veut un autoradio?


La façade, également en aluminium et composée de plusieurs pièces soudées entre elles, est recouverte de deux plaques en matière plastique sur lesquelles viennent les différentes sérigraphies. Elle est uniquement maintenue au châssis par les écrous des potentiomètres.

Les boutons sont en plastique, avec un capuchon en alu sur leur extrémité.

On aime ou pas, mais le style des années 60 avec ce mélange des matières plastiques, métal et bois est bien présent. Je crois que les façades tout alu se sont réellement imposées fin des années 60, avant de revenir au plastique au début des années 80, malheureusement pour d'autres raisons.

La finition de cet ampli est propre, malgré le travail entièrement artisanal. Seul la plaque en plastique portant le nom de la marque sur la façade présente une découpe irrégulière si l'on regarde de prés, vers le haut. Un cutter qui aurait "dérapé"?
Le modèle que j'ai est dans un état proche du neuf. seul un coup de nettoyage en façade pour enlever les traces d'éponge qui se voient au flash

. Pour le reste, pas une seule rayure.

L'intérieur est également très propre. Seul de légères traces d'oxydations à l'arrière, sur des vis. Deux capuchons étaient décollés, mais conservés par l'ancien propriétaire.

 

Le 299S propose une entrée/sortie tape, une entrée tuner, une entrée extra (terme rarement employé pour désigner une entrée auxiliaire supplémentaire), une entrée phono high et une entrée phono Low.

Les potentiomètres de volume, de basse et d'aigu sont doubles afin de pouvoir effectuer un réglage indépendant voie droite et voie gauche.

On retrouve la sortie casque en façade, le loudness, la sélection des sorties enceintes, une balance, le sélecteur tape, et le mode mono/stéréo.

A l'arrière, 2 pointes de test au dessus des fusibles des sorties enceintes qui permettent un test sans démonter l'ampli.

L'écoute (sur des Cabasse Dinghy 224).
Avant de parler d'écoute, je dois avouer que j'avais un doute. En effet, le 299S est léger. Si l'on enlève le woodcase, c'est vraiment un poids plume. Avec le woodcase, il pèse 8 Kg. L'emploi du châssis en alu allège certainement le tout.

Malgré tout, en le voyant et en l'ayant entre les mains, j'avais envie de le laisser à son proprio.

Façade un peu cheap, ampli léger, trop peu d'infos, tout ça m'a fait hésiter.

Pire encore lorsque je l'ai ouvert. Il n'y a rien à l'intérieur. Du vide partout !!!

 

 

Pourtant, à l'écoute j'ai pris une claque énorme.

Cet ampli offre un son sublime!

Je n'avais encore jamais entendu un ampli avoir une telle neutralité, une telle précision au niveau des détails, plus étonnant encore pour l'époque. 

Par rapport à mon 255S amélioré, le 299S va encore plus loin. Les hauts médiums et les aigus semblent se libérer d'avantage que sur le 255S. Les basses semblent descendre plus bas sans entacher le rendu naturel. Une présence accrue et une clarté de l'ensemble vraiment saisissante. Les formations musicales importantes sont superbes et jamais un instrument ne vient se mélanger avec un autre.

 

La partie phono est une des plus belles que j'ai pu entendre. Ecouter un vinyle sur cet amplificateur m'a fait rapidement oublier le 255S ou le Marantz 1060 qui sont pourtant superbes sur ce point.

Le seul point noir en définitive est l'utilisation de ces transistors de puissance au germanium. S'ils venaient à claquer, les retrouver serait une vraie chasse au trésors.

Mais s'ils ont tenu jusque là………..

C'est d'ailleurs ce qui m'a surpris sur cet ampli. Il aurait entre 43 et 47 ans, et malgré le fait que l'âge des composants et le vieillissement indéniable des condensateurs chimiques, la propreté du son, la neutralité de l'ampli, l'écoute, tout simplement, semble provenir d'un appareil qui n'a pas vieilli.

Une de mes plus belles acquisitions et un ampli que l'on écouterait des heures entières en priant juste pour qu'il ne tombe jamais en panne.


Blues.







 

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