Ampli / Tuner Scott R74 S

 

Cet ampli / tuner est un receiver Am/FM qui a une puissance de 2X40 Watt.

Il propose une courbe de réponse de 12 à 40 000Hz et une sensibilité du tuner de 1uV
Ses dimensions sont de 465 X 154 X 385mm.
Il semblerait que cet ampli / tuner ait été un des meilleur au monde lors de sa sortie en 1975, avec, chose suffisamment rare pour le souligner, une garantie de 10 ans.

Mais commençons par l'examiner.
Derrière, on y retrouve 2 entrées / sorties tape, 2 entrées Phono, et une partie préampli débridgeable, ce qui est excellent.
Une fiche "DET OUT", je ne sais pas à quoi elle sers.
Par contre, pas d'entrées tuner?
Un sélecteur 50µs / 75µs est installé discrètement à côté des entrées, ainsi qu'une prise DIN pour la compatibilité des enregistreurs / lecteurs à bandes.
A gauche, les classiques bornes rapides pour connecter des enceintes.


L'intérieur, c'est autre chose. Déjà, commençons par le châssis. Si on enlève les 2 joues en bois, le châssis est entièrement réalisé en aluminium sur 2 étages. Impressionnant!

L’emploi d’écrous prisonniers fini de ponctuer la haute qualité de l’assemblage de ce châssis.



La façade avant pèse plus d'1 kilo! Je vous met des photos pour admirer le travail d’assemblage de la façade avant, composée de plusieurs pièces en aluminium.


Regardons maintenant à l’intérieur de l’appareil.


Nous allons nous attacher à décrire l'électronique avec un oeil de passionné et technicien amateur.
Premier bon point, l'électronique est très propre, comme neuve.
Toute l'électronique, à l'exception des transistors de puissance fixés sur l'arrière du receiver, se retrouvent sur une plaque en alu intermédiaire.
Une chose que j'adore sur ce genre de modèle, c'est la séparation physique de tous les éléments composant ce système.
Nous retrouvons donc une carte pour chaque élément, préampli, ampli, tuner, phono, auxiliaire, alimentation, décodeur fm, etc...
Les condensateurs Elna semblent de petite qualité au premier coup d'oeil, et ceux du filtrage plutôt faibles (4700µF).
Le transformateur est très imposant, et dépasse autant dessus que dessous. Les condensateurs à cage sont recouvert d'un boîtier en métal, mais est visible par le dessous. Nous y reviendrons.
Mais l'agencement est propre, et facilite le dépannage. L'impression très forte que chaque partie a été réalisée de façon indépendante, et testées avec soin.
Au passage, le préampli phono est le même que sur le 255S. D'ailleurs, toute la conception semble très proche du 255S.
On notera également quelques composants spécifiques à Scott, fabrication propriétaires, comme la partie tuner qui a tant fait parlé d'elle et a value quelques brevets à H.H. Scott.
Les transistors de puissances, situés à l'arrière, sont fixés sur un petit radiateur, du moins en apparence. En effet, tout le châssis est utilisé pour refroidir ces transistors qui au passage sont d'excellent modèles avec une forte tenue en montée de température. Les fameux BDX18 et BDY50, cachés dans de petits boîtiers en plastique.

Une fois la plaque de dessous retirée, nous pouvons voir le câblage qui relie les différentes cartes entre elles, la carte de la partie équaliser, toujours le gros transfo câblé avec des fils en tissus, et le fameux condensateur à cages.
Notez au passage le système de câblage que l'on retrouve sur la plupart des amplis moyen et haut de gamme chez Scott: Un fil noir torsadé autour d'un autre fil. Ce fil noir est relié d'un côté au châssis. De l'autre, il est en l'air. Cette technique est utilisée pour éliminer des parasites dans le courant, comme les harmoniques ou les défauts de masse provenants de champs magnétiques.
A droite des condensateurs de filtrage, un composant que je n'avais jamais vu qui ressemble à un transistor en boîtier TO3 avec 4 pattes. Certainement un redresseur à diodes.


Le tuner:


En fait c'est un 3 cages, un petit 3 cage, car plus petit que celui qu'on retrouvera dans un tuner Akai par exemple. Tiens, pour la réputation de cet ampli, ça semble peu en fait.
Par contre, l'électronique qui entour ce petit 3 cage est peu commune. Je ne saurais dire pourquoi, mais l'agencement des composants, le choix n'est pas ce qu'on a l'habitude de voir.
Nous verrons lors de l'écoute.

Sur la photos qui suit, la carte "équaliser", notez la propreté de l'électronique. Aucun nettoyage n'est nécessaire.


Une autre vue pour vous montrer les différences parties en alu. On  notera les emplacements prévus pour un filtrage plus important. Probablement pour le R77, haut de gamme de la série.

La face avant démontée, ainsi que le bandeau des station, nous retrouvons encore un châssis en alu massif. La partie supérieure noire est également en alu. Le choix de la teinte permet un effet sympa, délibérément choisi par le constructeur: Lorsque le receiver est éteint, on ne voit rien. C'est en l'allumant que les différentes représentation et signalisation de la partie tuner apparaissent.
Ah, les petits boutons de sélection, comme les autres boutons d'ailleurs, sont en alu massif.
Aucune pièce en plastique à part le plexi.

La face avant:


Je ne sais pas trop comment décrire ce design particulier, tout comme l'intérieur d'ailleurs. On dirait finalement un ampli à lampes...sans les lampes!
La façade me laisse différentes impressions. C'est sobre, beau, mais trop simple. Les boutons n'ont pas de rainure ni de crans. Ils sont juste ronds et lisses.
Ce peut être un avantage décrivant qu'ils font ce pourquoi ils sont fait, sans leurrer personne, sans mascarade ni fioritures.mais à celà, la sérigraphie semble vraiment cheap, bon marché.On a juste peur de la faire partir en nettoyant la façade.
En réalité, elle tient bien. Déjà ça.
Ca me rappelle un truc que j'avais entendu sur le maquillage: il n'est pas utile si le visage est beau, car il ne sers qu'à masquer ce qu'il faut cacher. Un peu comme une chanson de Brassens où la musique, inutile, ne sers qu'à mettre un fond sonore sans venir perturber la voix et le texte.
La partie éclairée du tuner est sobre. C'est juste éclairé comme il faut. En plein soleil, on aura peut être du mal à voir l'éclairage, mais le soir ça ne fait pas mal aux yeux.
Il aurait été judicieux de pouvoir régler l'intensité comme c'est le cas sur d'autres modèles du même constructeur.

Mais remontons donc ce Scott pour savoir ce qu'il a dans le ventre.


L'écoute:


Pis c'est là que l'excitation commence à naître
L'installation, le raccordement.
J'ai l'impression d'avoir 15 ans et de monter mon premier kit radio acheté dans un coffret "10 montages faciles à réaliser" à chaque fois que je prépare une écoute.
Branchement des enceintes, du lecteur CD. Ca semble simple en apparence, mais vous n'imaginez pas à quel point c'est compliqué
C'est à ce moment que je comprends les femmes: "punaise, que vais-je me mettre ce soir? Elle me va cette robe? C'est pas trop court? Oh, puis ça ne va pas avec mes chaussures!"
Là, c'est pareil. On commence par brancher quelles enceintes? Idem pour la platine CD. Ah, et quel disque vais-je mettre?
Je prends malgré tout le temps de bien faire les choses, de profiter de ce moment tant répété, mais à chaque fois unique.
Un peu comme une première fois avec une fille exquise rencontrée dans un bar ennuyeux. C'est toujours pareil, mais pourtant tellement excitant à chaque fois, une première fois qui se répète à l'infini

Ca y est! Tout est paré
Et là, pas question d'analyser, de mesurer ou de comparer. On va juste écouter, se faire plaisir. On va se laisser aller


J'allume l'ampli.


Il semble sortir d'un sommeil léger, comme si lui aussi attendais ce moment magique.
Je prends le temps de le regarder, laissant mes yeux errer entre les lumières discrètes du tuner et les boutons qui semblent jouer avec les ombres de la petite lumière d'ambiance du salon.

L'ampli chauffe depuis 20 minutes.
Dehors, il fait nuit.
Ma compagne est là, à mes côté, silencieuse, comme pour respecter, non comme pour partager ce moment de découverte.
Je la regarde et lui sourit pour la remercier de partager ça en silence avec moi. Sourire qu'elle me rend avec un mélange d'impatience et de délectation.
Ah, quand même hein?
C'est pas son truc, mais elle joue le jeu sincèrement, profitant de ce petit moment intime entre nous et l'objet de la convoitise.
J'ajoute qu'elle jouit d'une excellente oreille, la bougre qui se contente du plaisir d'un petit poste de radio en plastique crachant plus qu'il ne joue, arborant la tronche d'un canari jaune mal fichu en forme d'oeuf où les 2 seuls boutons de recherche de stations et du volume son cachés à l'arrière.
Lorsque la musique se fait entendre, je l'oublie aussitôt pour plonger dans l'écoute.
Waouw! Quel son!
Je reconnais de suite le son du 255S, avec un plus, une dynamique, une puissance plus importante.
Mine de rien, une différence de 10 Watt chez Scott, ça s'entends et de loin. Impressionnant!


Rapidement, je me laisse envahir par le timbre de la voix que j'entends.
Le son est très dynamique, ce qui semble être une constante chez Scott, mais en plus il est très musical, clair et profond.
Transparence, richesses harmoniques, chaleur du son, étagement des plans sonores, tout y est. Du grand art.
Katie parle de racisme et de guerre, mais je n'écoute pas les mots. Sa voix envahie la pièce. Son souffle discret semble, non pas caresser le micro, mais le tissus des Cabasse, comme s'il cherchait à passer au travers. Si j'enlève les caches, vais-je la voir? Vais-je la sentir, la toucher? Je m'accorde le plaisir d'y croire un instant
Pendant que je pense à ce paradoxe, ce lien auditif si court, si fin qui me sépare d'elle, Katie chante:
Parce que les limites entre le bien et le mal est l'épaisseur d'un fil de toile d'araignée.
Belle répartie.
Punaise, Katie et moi sur la même longueur d'onde?
Malheureusement non, juste un hasard.

Je pourrais te dire de partir pour aller faire la guerre
Ou je pourrais manifester pour la paix et l'arrêt des combats
Comment savoir ce qui est bien?
Et j'espère qu'il a réfléchi avant de t'envoyer combattre.


Ironie, égoïsme du plaisir personnel ou appréciation des choses?
Tandis que Katie parle de choses dures de la vie, là où il faudrait peut être pleurer, je me me délecte de cette voix si douce, si présente, et je prends mon pied.
Du coup, je me mets à penser à cette vieille dame qui me montrais un magnifique vase dans lequel elle y mettais de superbes bouquets.
Sauf que ce vase était un obus sculpté qui a peut être ôté la vie de plusieurs personnes de façon atroce.
Et je me dis que cet ampli joue bien son rôle, celui de l'évasion, de l'irréel, apportant un plaisir qui va au delà du message que l'on voudrait faire passer.
Il faut dire qu'il n'est pas le seul à exceller dans ce jeu.
Katie y est pour quelque chose, son interprétation est superbe
Lorsque le morceau est fini, je me retourne vers Jamie qui me dit: "La vache, c'est beau"
Ce qui provoque chez moi un immense sourire que je n'arrive même pas à masquer ne serait-ce qu'un tout petit peu.

Je remplace Katie par Lizz Wrigth, et en profite pour basculer sur mes enceintes Esoter.
Je pense que Katie ne m'en voudra pas

Une bouffée de chaleur monte en moi comme un frisson qui prends naissance dans ma poitrine pour venir ébouriffer mes cheveux.
Waouw!
La chaleur de sa voix semble réchauffer la pièce jusque dans les moindres recoins, apportant à cette ambiance toujours aussi intime le feu de cheminée qui manquais.
Et tandis que sa voix chaude et sensuelle me laisse rêveur, à ses côté, comme chantant pour juste rmoi, la guitare de Chris Bruce souligne avec une belle impro le moindre de ses sentiments avec tout autant de chaleur empreinte d'un peu de nostalgie des vieux sons des amplis guitare à lampe, cette chaleur dans laquelle Lizz chante:
Et si je regarde en bas, vais-je tomber,
Et si l'eau est froide quand je tomberai...

Mais elle ne tombera jamais, pas chez moi en tout cas, tant que j'écouterai encore et encore sa détresse si envoûtante, si onctueuse, sa voix sublime, grave et salée juste comme il faut.
J'ajouterai une voix incroyablement mure pour son âge.

Que doit-on dire dans ces cas là?


Merci Lizz pour ce talent ou merci Scott de nous permettre de s'en délecter?

La partie Tuner m'a également bluffé.
Honnêtement, je n'attendais pas grand chose de ce petit 3 cages.
Et pourtant!
Non seulement ce tuner capte tout de façon presque impeccable sans antenne, mais il retranscrit avec une précision et un dynamisme excellent.
Le meilleur tuner que je possède avec le Scott 431. La stéréo est superbe, et quelle dimension!
Tout est là. Comparé au Pio TX608L, au Akai AT2450, au Kenwood KT615, au Technics SA5460 et au Sony S570ES, ce Scott les laisse tout simplement loin derrière sans se retourner
Un remerciement au passage à Gillou qui trouvé une panne sur la partie tuner en usant d'ingéniosité.

Il est pour moi indéniable que cet ampli est vraiment bon, un cran au dessus du 255S pour la puissance ajoutée.
En parlant du 255S, le mien est en avant du R74S en spatialisation et en finesse dans les aigus. Mais là encore, le 255S a été entièrement rénové avec des composants haut de gamme là ou il faut. C'est du coup tentant de refaire l'opération sur le R74S.


Une marque qui gagne à être connu certainement, car en dehors de la série 400 qui aurait plutôt tendance à reléguer la marque au niveau du mange disque Univox avant l'heure, les quelques produits que j'ai pu écouter m'ont réellement bluffé.
Si on choisi correctement les enceintes qui vont bien, cet ampli, tout comme les 235, 250 et 255, saura puiser au plus profond du lui-même pour procurer un réel plaisir d'écoute et surprendre à chaque instant par des détails, un dynamisme qu'on ne pensait pas possible. IL me manque un R75 S et un R77 S.....si vous avez ça en trop...
Que la musique soit avec vous,
Et les amplis aussi

Blues.




 

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