ENCEINTES B&W DM2A
ENCEINTES B&W DM2A
ENCEINTES BOWERS & WILKINS DM2A
Ces enceintes, magnifique cadeau de mon père, me rappellent ce légendaire monolithe dans 2001 l'odyssée de l’espace.
J’ai du refaire les boiseries suite à un accident, à l’origine elles ont la même apparence que l’intérieur (voir plus loin).
Deux monolithes de 22,2 Kg chacune.
Cette géométrie simple aux formes épurées, ce « cube » occupant une place importante dans la pièce n’est ni plaisant, ni déplaisant.
On ne sait pas quoi en penser, en fait. Elles sont là, et le montrent.
Gros bloc de bois recouvert d’un tissu sur presque toute la face avant, sobre, simple, sombre, carré, mystérieux, à se demander ce qu’il peut y avoir dedans.
Dans 2001 l’odysée de l’espace, ce monolithe venait sur terre pour apporter un savoir, éduquer les peuples primitifs dans un but bien précis, défini par une forme intelligente venue d’ailleurs.
Etonnant, non ? Nous parlons d’un film vintage qui se passe à une autre époque.
Mais ces enceintes font-elles autre chose, finalement ?
Conçues dans les années 70, elles sont pourtant bien là pour nous raconter la même histoire, en fait.
L’histoire du son tel qu’on le concevait à l’époque, l’histoire du son anglais des années 70, mais avant tout, l’histoire d’une civilisation passée, l’histoire de la musique, élément culturel primordiale à l’épanouissement de toute civilisation humaine.
Drôle de coïncidence avec le monolithe de ce film…
Il existe 4 modèles de cette série, 2 modèles relativement différents des DM2, les DM2A et les DM2 mkII.
Le modèle DM2A est le plus abouti, reprenant, pour ne pas dire copiant, le principe de la légendaire Spendor BC1. J(y reviendrai plus bas.
Nous resterons ici sur le modèle présenté. Une autre review viendra plus tard, consacré à ces différents modèles.
Allumons l’ampli, ce transporteur , pardon, cet amplificateur de son qui prend soudainement des allures de vaisseau spatial.
Ici, un Rotel RA04 qui semble idéal pour driver ces monolithes indomptables.
Rien ne se passe, ces enceintes restent décidément bien inertes.
Je repense toujours à ce film, assis devant ces blocs immobiles, imposants, et toujours muets.
On dirait qu’ils attendent…
Mais attendent quoi ? Un signal ? Peut être oui, après tout ☺
Elles sont là, immobiles et inertes, semblant plongées dans un profond sommeil, à abris dans une armure blindée à toute épreuve.
Et moi aussi j’attend.
J’attend qu’elles se réveillent, qu’elles prennent vie.
Dehors, il fait nuit.
Les lumières tamisées du salon semblent incapables de projeter leurs reflets sur ces blocs impassibles.
Seules, leurs ombres glissant vers le haut semblent vouloir prendre possession des murs et des plafonds, tel un rapace étendant ses ailes afin de mieux fondre sur sa proie, lentement, en silence, mais ne laissant aucune issue.
Les meubles, les objets, tel des vassaux s’inclinant pour annoncer le roi, semblent se prosterner en signe de salut.
Je me lève, pose délicatement le diamant de ma Dual sur le vinyle, et me rassoit.
Un silence de mort envahit la pièce.
Dehors, les oiseaux se sont tus.
La nuit est tombée, et la légère bise qui venait caresser les tuiles semble venir mourir dans la gouttière dans un borborygme guttural sourd.
Un petit bruit de pas vient perturber ce calme spatial, venant défier l’impatience qui me torture.
Un petit pas sur des feuilles mortes, le craquement de la cellule sur la poussière du vinyle.
Allez, démarre, bon sang !
Puis, une voix s’élève doucement des profondeurs.
Elle est douce, fluide, féminine à souhait. On dirait une sirène venant des abîmes pour attirer les marins. Soudain, la scène s’ouvre devant moi. La chanteuse apparaît là, assise devant son piano, puis tour à tour, les cœurs, les musiciens.
« Open your heart », cette prière semble m’être directement adressée, aussitôt bercée par une chorale descendue du ciel, tel des anges venant me porter la joie et les larmes de leurs ailes de velours.
c’est beau !
Lizz McComb porte cette chanson, avec une force et une intensité titanesque, défiant toutes les lois de l’apesanteur ; elle est habitée, la sueur coule de son front en abondance comme une pluie tentant de calmer une mer déchainés affrontant les rochers les plus tenaces qui finiront un jours par céder.
Lorsqu’elle parle de ces gens perdus dans la rue, elle leur ouvre son cœur. Mais comment fait-elle pour les voir aussi distinctement, elle qui est derrière son micro ? Comment fait-elle pour s’adresser à eux avec autant de présence, pour voir en eux de façon si limpide, eux qui pourtant sont si loin de ses yeux emplis de larmes ?
Est-ce son cœur, parti les retrouver qui s’adresse à eux ? Sont-ce ces anges qui portent sa voie de leurs ailes majestueuses ?
La voix remplie la pièce d’une caresse qui vient repousser ces ombres, autrefois angoissantes.
Les murs retrouvent leur brillance, ces monolithes sombres et imposants, semblent reculer en courbant l’échine dans un élan de respect pour laisser place à la diva et à sa voix divine, pour s'écarter et laisser la place à la scène, immense.
Lizz est là, j’entends son cœur se rompre à chaque âme perdue qu’elle rencontre tout au long de son chemin. Les monolithes n’existent plus. Effacées les ombres angoissantes et menaçantes, tel une tornade emportant tout sur son passage. Il n’y a plus rien d’autre que la musique.
J’entends sa voix pleurer de joie lorsque ce monsieur lui tend une main reconnaissante.
La voix monte en un cri de joie tel un feu d’artifice. La pièce, baignée soudainement de mille couleurs semble revivre, devenir un gigantesque feu d’artifice.
Le prédateur s’est effacé pour laisser place à la diva qui empoigne son piano pour faire hurler ses mains de douleur mêlée de joie, les artères gonflées à bloc, les cordes vocales tendues comme des arcs, elle crie : ouvre ton cœur, ouvre ton cœur, et écoute le mien te raconter !
Lorsqu’elle pleure, son piano essuie ses larmes. Lorsqu’elle rit, son piano ironise, et lorsqu’elle prie, son piano la porte sur une vague de joie qui aurait trouvé le chemin pour conduire le bateau à son port.
La tension retombe, le calme revient. La chanteuse est épuisée.
Le dernier couplet est doux. Non pas empreint de fatigue, mais d’un bien être profond, d’une douceur caressante. Elle a donnée tout ce qu’elle avait, là dans cette pièce, avec douceur, passion, bardée d’une énergie et d’un coffre démesurés.
Elle est heureuse.
Et moi aussi.
Le disque s’arrête, le silence revient.
Etrangement, les ombres semblent danser maintenant, mais elles ont perdu de leurs angoisses. Elles semblent osciller comme un feu de cheminée, chaud et apaisant. Les oiseaux dorment dehors, le calme est revenu.
Là, devant moi, trônent ces deux monolithes, inertes, sans vie.
L’ampli est allumé, mais pas un souffle ne sort de ces enceintes.
Comme si elles avaient toujours été là, inertes, imposantes et mystérieuses à la fois, gardant le secret comme on garde un trésors.
Pourtant, si je les avait ouverte pendant que Lizz chantait, je me plait à croire que je l’aurais trouvé là, devant moi, en chair et en os. J’aurais aisément cru que le disque que j’avais placé sur la platine n’était qu’un fake donnant l’illusion afin de préserver le secret de cette magie, car ces monolithes m’ont transmit tout ce que cette chanteuse voulait partager, sans en oublier le moindre détail, la plus petite parcelle de souffle.
Ces enceintes sont faites pour la voix principalement. Elles retranscrivent avec douceur les timbres et la couleur, tout en préservant l’énergie et l’émotion que peut y mettre celui ou celle qui se trouve derrière le micro.
Elles ne sont pas nerveuses, mais plutôt émotives.
Celui qui n’a jamais écouté du MC Comb, du Wright, du Armstrong, du Brel ou du Bartolis sur ces enceintes ne comprendra peut être pas le but de ce voyage.
Les autres reprendrons volontiers un ticket pour un second voyage, peut être pour 2010, l’odyssée de l’écoute.
Ces enceintes faisaient partie des meilleures au monde en terme de restitution vocale et de respect des timbres dans le médium.
J’ai pu écouter des DM4, des DM10, quelques autres modèles. Celles qui m’ont le plus surpris sont les DM2 et les DM4, bien que ces dernières soient légèrement plus agressives au niveau des basses, ce qui n'est pas du tout négatif.
Les DM2, de par leur conception, sont très proches des légendaires Spendor BC1. Elles reprennent le même tweeter, le celestion HF1500 et le super tweeter Coles 4001, deux haut parleurs dont la réputation n’est plus à faire. Le filtre est de conception semblable, seul le boomer / médium est de marque propriétaire, le B&W 200 (B&W 400 sur les DM4).
La conception de la caisse est là encore dans l’esprit de la Spendor BC1. Je n’ai jamais pu entendre ces fameuses Spendor, mais il est fort à parier que la différence entre ces dernières et les B&W DM2 sera vraiment très petite, si différence il y a .
Les DM2, ces monolithes comme j’aime à les appeler, sont des enceintes difficiles à driver. Elles ne se livrent pas facilement, et pour les mériter, il faut savoir faire un sacrifice. De tous les amplis peu sont vraiment capable de leur apporter la clé qui leur permettront de s’ouvrir aux auditeurs.
Citons dans le désordre le Rotel RA04, le Scott 255S, le Naim 250, L'Akai AT2400 (et le 1135L), le Scott 299S et le R74S.
Les DM2 ont un rendement faible, et contrairement aux apparences, demandent un son neutre et transparent pour pouvoir s’effacer et laisser la place à la voix, avec douceur et respect, comme dans un recul humble, en baissant la tête dans un signe de salut.
Ici, l'amplificateur doit s'effacer pour laisser s'exprimer les enceintes……..qui elles-mêmes viennent également s'effacer pour laisser place à une scène bien réelle.
Elles sont idéales pour les voix, mais également pour le jazz, la musique classique, les grands orchestres où les instruments ne viennent jamais s'emmêler.
Mes DM2 sont appairées. Ces enceintes ont la particularité d’avoir la « tête en bas », le boomer / médium se trouvant en haut et le tweeter et le super tweeter en bas.
Inverser le sens procure une écoute différente. Pas moins bonne, pas meilleure, mais différente. A essayer en fonction du style de musique. Pour que ces enceintes s’expriment pleinement, il faut les éloigner d’au moins 30 cm du mur et les surélever de 30 cm également.
Caractéristiques :
Chaque enceinte a sa propre courbe tracée sur un papier.
Je vous mets les différentes courbes jointes au document fourni avec les enceintes, ainsi qu'un schéma de l'enceinte.
Bonne écoute.
Blues.
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