AMPLIFICATEUR MARANTZ 1090

 
 

AMPLIFICATEUR MARANTZ 1090




Voici quelques mots sur le fameux Marantz 1090 qui n'est pas loin de rattraper la réputation du 1060. Est-ce justifié? Est-ce un ampli qui mérite le succès qu'il remporte? Essayons de répondre à la question.




Voici donc un ampli de 9,5 Kg. Le mien a été construit en 1978, date que l'on retrouve en ouvrant le capot.

Le 1090 semble imposant, plus par le design que par l'encombrement qui se situe dans la norme. La façade en alu massif et les boutons disposés de façon symétrique et très prés de la façade et peu profonds contribuent à ce sentiment d'ampli massif.

Les fonctions sont nombreuses, on y retrouve un sélecteur 2 phonos et 4 sources auxiliaires. Un bouton tape / monitor permet de basculer entre la source et deux sorties d'enregistrement.

3 curseurs verticaux permettent de régler les basses, médiums et aigus.

Un quatrième curseur de balance vient souligner les 3 autres.

Les classiques boutons de sélection d'enceintes, de mode Loudness, de volume sont présent, ainsi qu'un filtre bas et un bouton mono que je trouve pratique.





L'intérieur:


A l'inverse de la façade qui semble soignée et bien fini, l’électronique est différente. Les composants semblent être tombés accidentellement d’une boite et soudés tels quels! Il n’y a pas vraiment de rigueur. L’implantation logique est là, on reconnait la partie ampli, les étages de puissance, etc…, mais c’est moche. Autant le dire. Les fils sont tirés de travers, semblant prendre le chemin le plus rapide pour arriver à destination, se moquant des croisements et des passages empruntés.


Peut être une idée du plus court chemin pour diminuer les pertes et les parasites? A côté du détail esthétique se joue celui de la qualité. Ici on n’est pas dans les 0 et les 1, mais dans l’analogique avec toutes ses contraintes. Si on étudie les circuits d'un peu plus prés, Les composants semblent choisis avec soin, l’implantation pensée et réfléchie.

Par contre, les composants sont peu nombreux comparés à d'autres amplis de cette gamme, ce qui laisse supposer que cet ampli sera relativement neutre et transparent.

Il devait également y avoir une raison pécuniaire, n’ayant pas les techniques d’aujourd’hui pour concevoir une carte électronique. Le coût devant être élevé pour une telle réalisation puisqu’apparemment tout était fait main, indépendamment du matériel qui était moins cher Il n’y avait pas non plus les contraintes écologiques et les normes de sécurités actuelles. Vous savez, celles qui font que si on les respecte, on ne travaille plus. Celles qui font qu’au moindre souci, et vous avez droit à des enquêtes qui n’en finissent pas et à de la paperasse qui fait mieux qu’aller à l’encontre de l’écologie !

Enfin, dans la doc Marantz, il est écrit que les transistors sont de type class A. Sur ce sujet, je ne peux me prononcer, mais je tenais à le signaler.


J'avais tenté de monter le bias à 60 mV pour voir ce que cela donnait. Le son se réchauffait de façon agréable, rappelant fortement celui de bons amplis à lampes. Mais restant méfiant, au bout de deux mois, je suis redescendu à 11 mV. Mais c’est une option que je garde de côté. En effet, il peut être intéressant de s’assurer de la tenue des composants et / ou de les remplacer pour accéder à ce son chaud des amplis à lampes, voir de trouver un compromis à 30 - 40 mV.


L'écoute:

Le 1090 rompt définitivement avec la signature de Marantz. Adieu le son coloré qui semblait signé de la main d'un amoureux du vinyle.

Ici, le son est effectivement neutre et transparent, une très légère chaleur lorsque les enregistrements s'y prêtent, comme dans la voix de Lizz Wright. Mais est-ce l'ampli?


Au final, les écoutes sont bonnes, de par ses caractéristiques cet ampli est capable de driver un bon nombre d'enceintes même difficiles, comme les B&W DM2 tout en laissant ces dernières s'exprimer. Un semblant de précision en moins par rapport à mon Rotel RA04, mais compensé par une dynamique plus présente qui permet au boomer des DM2 de mieux s'exprimer.

Idem avec des Cabasse Dinghy, l'ampli laisse encore une fois les enceintes s'exprimer pleinement.

La partie phono est également de bonne qualité. On regrette qu’il n’y ait pas d’entrée MC, mais à la place deux entrées phono MM.

C'est là que je reviens sur l'électronique. J'avais noté que la partie préampli et la partie ampli étaient pauvre en nombre de composants.

Même constat sur quelques amplis comme sur un Nikko 390 ou encore un Scott 299S

Est-ce là la clé de ce son transparent et clair? Il me semble que cette conception typique se rapproche de l'amplificateur en classe A. J'ai aussi remarqué que dans certains ampli trés haut de gamme, l'électronique est limitée à l'essentiel.

A l'inverse, j'en ai déduit que les amplificateurs remplis de composants devraient contenir un certain nombre de filtre destiné à "sculpter" ou à signer le son d'une marque. Un filtre pour réchauffer, l'autre pour arrondir dans les fréquences bien choisies, etc...Petite observation personnelle qui n'engage que moi.


En conclusion, je dirais que c'est l'ampli à posséder si l'on veut un système permettant différents styles d'écoutes de très bonne qualité sans s'encombrer de plusieurs chaînes HiFi. Mais on lui préfèrera le modèle 1060 largement au dessus.

La plupart des styles y prennent place sans gène particulière, l'ampli se contentant essentiellement de laisser faire la source et les enceintes sans apporter de coloration. L'ampli idéal pour "essayer" différentes enceintes et de trouver plus facilement celles qui plaisent. Cet ampli m'a été envoyé par la poste, j'avais effectué tous les tests avant de le mettre en service. Un nettoyage de la façade m'avait permit de lui redonner sa beauté d'origine.


Le 1060 conserve ce petit plus qui fait sa réputation, l’ampli «accident» dont on n’avait pas prévu qu’il serait aussi musicale, mais le 1090 n’a pas à rougir face à son petit frère. Il lui cède la première place, mais conserve la médaille d’argent avec la puissance et la transparence en plus.

Quelques caractéristiques:

Dimensions: 416 x 146 x 301mm

Poids: 9,5 Kg

Consommation électrique: 205 Watt sous 230 V

Puissance: 2 x 45 Watt

Bande passante: 10 Hz ..........70 Hz

Impédence: 8 Ohms

Rapport signal bruit;

  1. -Phono: 78dB

  2. -Aux: 91 dB

  3. -Main In: 55 dB




Quelques conseils pour le réglage du bias:


Il faut trouver un courant de 12mA entre les résistances d’émetteur des transistors de puissance (R764 et R766 pour la voie de droite). Chaque résistance fait 0,47 Ohm. On peut soit se mettre aux bornes de chaque résistance avec un voltmètre (points B + et B – puis entre A + et A – sur le schéma et trouver environ 5,14 millivolt), soit se connecter sur les 2 résistances en série (B + et A + sur le schéma). Dans ce cas, on additionne les deux résistances (0,47 X 2 = 0,94 Ohm) et on devrait trouver en théorie 11,28 millivolt.



On connecte le voltmètre aux points définis, on allume l’ampli et on le laisse chauffer dix bonnes minutes avant d’agir en fonction du résultat lu.


12 mA X 0,94 Ohm = 11,28 millivolt. Si on ne lit pas cette valeur, il faut alors agir sur le potentiomètre R772 jusqu’à obtention de la valeur atteinte.  Dans mon cas, précision du multimètre aidant, j’ai réglé la tension à 11,3 Volt, ce qui me semble très bien.

Par contre, lors de mes premiers essais, je m’étais trompé dans la conversion des décimales et j’avais réglé la tension à 112,8 millivolt. Le résultat me semblait plus chaleureux à l’écoute, avec des aigus plus riches et des basses mieux définies. Il semblerait que ce cas ne soit pas conseillé, car se rapprochant de la classe A avec pour conséquence une surchauffe des circuits et donc de l’ampli à vide.



Pour finir, quelques photos supplémentaires de cette façade de camion aux allures froides et imposantes. Probablement l'appareil que j'ai préféré photographier. Il se prête superbement aux jeux de lumières, semblant les capturer pour jouer avec et deux photos prises dans les mêmes conditions seront en définitive différentes. Essayez, vous verrez.

Mieux encore, les boutons en alu de même couleur que la façade prennent facilement des teintes différentes, comme pour donner une dimension naturelle.

A tel point qu'il devient en fait trés difficile de photographier cet ampli tout en conservant la teinte d'origine et sur les boutons, et sur la façade.

Le thème de ces photo était de mettre en harmonie la façade froide et imposante du 1090 avec les couleurs plus chaudes des musiques qui sortait du ventre de la bête, le tout souligné par différents éclairages.


Je vous propose donc pour finir, un petit voyage en image pour vous montrer cet aspect particulier du Marantz 1090.

Toutes les photos qui suivent n'ont subies aucun truquage logiciel, à part un redimmentionnement et une accentuation pour le web. Tous les effets ont été obtenus par 2 sources d'éclairages et par différentes expositions faites avec l'appareil photo. Notez cette fameuse démarcation des boutons.

Façon Nikko:


Façon Rotel:



Façon Luxman:



Façon Marantz série PM champagne:





Un article intéressant sur la rénovation du 1090 sur le site suivant:

http://www.stef.free.fr/hifi/pages/Marantz1090.html




Blues.

 

Accueil


lien vers le forum de discussion:


LES COMPTES-RENDUS

Luxman L3

Marantz 1090

Scott 299S


Martin Gamma 310

Quart QL 502 S

Sony TC-RX70

Dual C824

Pioneer CT-F700

Sony CDP-7F

TUTORIELS

TSF

Mes dernières photos