AMPLIFICATEUR LUXMAN L205

 
 

AMPLIFICATEUR LUXMAN L205




Luxman L 205


Parlons de quelque chose de nouveau pour moi, puisque c’était la première fois que j’avais la possibilité d’écouter le son Luxman en long, en large et en travers. Ce son qui fait couler tant d’encre…

Nous allons tenter d’aborder différents aspects afin de proposer un compte-rendu le plus complet possible, en espérant que cette lecture puisse vous permettre de vous faire une idée de ce que l’on est en droit d’attendre d’un petit intégré qui porte la marque Luxman.



Aspect visuel :


Sur les photos, cet ampli est superbe. Ce n’est pas le plus beau produit par la marque, ma préférence, et vous en conviendrez tous je pense, allant incontestablement vers le L81 avec son coffrage en noyer du plus bel effet.

Ou encore le L530, voir le L540.


Ce Luxman L205 est beau sur les photos. Ses lignes épurées sont sobres, et les arêtes vives des boutons semblent là pour rappeler la forme carrée de ce petit intégré et en souligner le contraste et le relief que proposent ces boutons en entrant littéralement dans la façade en aluminium couleur champagne.

Pour ce faire, cette façade a été creusée aux abords des percements des boutons.

La teinte plus foncée de ces boutons souligne finement cette géométrie propre à Luxman, géométrie soutenue par une sérigraphie typique.




Pourtant, lorsque j’ai eu ce petit intégré dans les mains, j’ai d’abord été déçu. Je ne sais pas pourquoi, mais un sentiment d’avoir entre les mains une daube servant de prétexte à une marque prestigieuse pour arrondir son chiffre d’affaires annuel à un moment où cela semblait bienvenue.

En effet, cet ampli n’est pas beaucoup plus lourd qu’une platine CD moyen de gamme, affichant à la balance un poids de 7 Kg.

C’est un peu léger.

En outre, si la façade est en aluminium, les boutons sont en plastique fin. Qu’elle faute de goût pour une marque qui revendique un luxe certain. Un de mes boutons est légèrement abîmé, révélant le plastique noir sous la peinture.

Les petites joues qui habillent cette façade de chaque côté sont également en plastique. On a presque envie de les enlever pour mettre de l’alu ou du bois.

Le capot est en tôle très fine, et elle se déforme facilement. Il est alors nécessaire d’utiliser de bons outils pour redresser les bords. Lorsqu’on a enlevé cette tôle, il est difficile de la remettre correctement en place, et là encore la précision des percements n’était visiblement pas la préoccupation première de Luxman sur ce modèle.

Mais avec un peu de patience et de douceur, on y arrive.

Là encore, attention à ne pas rayer les petites joues en plastique lorsqu’on tente de remettre correctement la tôle, celle-ci venant s’ajuster entre ces joues en plastique et la façade.


Beaucoup de critique sur l’aspect cosmétique, et c’est bien dommage car le L205 aurait pris beaucoup de classe avec des boutons taillés dans l’alu massif et des joues mieux choisies.

Idem pour la finition qui n’est pas un exemple.


Sous le capot :


On y trouve une électronique soignée et de qualité pour un petit intégré. Certains composants utilisés ici montrent que c’est à ce niveau que Luxman a concentré ses efforts.

Le L205 utilise le Duo Béta développé par la marque pour proposer une amplification propre en s’attaquant au problème de la contre-réaction.






Un peu de technique :


Le Duo Béta:

La contre-réaction négative est un processus qui consiste à réinjecter à l'entrée du signal à amplifier une partie du signal de sortie inversé, qui en s'additionnant au signal d'entrée diminue l'amplitude du signal réel sur l'entrée du circuit.

La contre-réaction permet également de compenser les dérives thermiques ou la non-linéarité des composants.



Un amplificateur de conception soignée, ayant tous ses étages en boucle ouverte   (sans contre-réaction), peut arriver à un taux de distorsion de l’ordre de 1 %. À l’aide de la contre-réaction, un taux de 0,001 % est courant. Le bruit, y compris les distorsions de croisement, peuvent être pratiquement éliminé.

C’est l’application qui dicte le taux de distorsion que l’on peut tolérer et non le type (ampli Hi-Fi, ampli d’instrument de musique, etc…) Pour les applications de type Hi-Fi ou amplificateur d’instrumentation, le taux de distorsion doit être minimal, souvent moins de 1 %.

Le concept de contre-réaction est utilisé avec les amplificateurs opérationnels pour définir précisément le gain, la bande passante et de nombreux autres paramètres. En particulier, la contre-réaction modifie l’impédance de sortie de l’amplificateur et par conséquent, son facteur d’amortissement. En simplifiant, le facteur d’amortissement caractérise l’habileté d’un amplificateur à contrôler une enceinte acoustique. Normalement, plus la contre-réaction est forte, plus l’impédance de sortie est faible et plus le facteur d’amortissement est grand. Cela a un effet sur les performances de beaucoup d’enceintes qui ont un rendu des basses irrégulières si le facteur d’amortissement de l’amplificateur est trop faible.

Le béta de duo a été conçu par les ingénieurs de Luxman pour s'attaquer aux contre-réactions négatives dans l'ampli.

Le signal de cette contre-réaction est déphasé de 180° par rapport au signal d'entrée, en diminuant l'amplification et en réduisant la distorsion.

C'est un calcul délicat, car une contre-réaction plus importante va déstabiliser l'amplification d'un signal en provoquant une oscillation qui peut s'avérer dangereuse pour des haut-parleurs, et une contre-réaction trop faible va à l'inverse étouffer l'amplification et provoquer une distorsion importante dans les haut parleurs.

Différentes marques ont  adopté la solution d'un système à deux boucles, alors que Luxman a développé un système appelé "wideband" (large bande) qui fonctionne comme si cette contre-réaction négative n'existait pas.

De ce fait, ils appliquent le "béta duo", c’est-à-dire 2 boucles d'asservissement négatif, chacun conçu à une fonction spécifique afin de contrôler cette réinjection.




L’écoute :


Cet ampli délivre un son doux, propre,   tout en proposant une dynamique.
Il restitue les sonorités avec précision, et même à pleine puissance il ne semble pas s’essouffler.

La force tranquille,  de la puissance de l’éléphant à la rapidité de la panthère,  il a été capable de tenir la hauteur à mon Rotel en drivant sans faiblir des enceintes pourtant difficiles que sont les B&W DM2.

Les attaques de piano de Ray Charles ont été vivantes et rythmées.

La voix de Lizz Wright s’est révélée d’une douceur et d’une chaleur feutrée absolument envoutante.




Une électronique qui semble laisser penser que cet ampli ne fera pas de miracle et qu’il ne faudra pas trop le pousser. Au premier coup d’œil, je le mettais au niveau du Pioneer SA410 dont l’architecture électronique est similaire.

Je m’étais trompé, cet ampli qui est le premier de la série L2XX est un intégré à posséder pour pouvoir profiter de la sonorité douce de la marque si l’on n’a pas les moyens d’acquérir des modèles prestigieux comme le L81, le L530 ou le prestigieux couple M02/C02.

On reste dans le moyen de gamme, mais dans cette catégorie, cet amplificateur s’en sort plutôt bien.

Comme quoi, l’habit ne fait pas le moine. Pas toujours utile de proposer une électronique monstrueuse pour faire un appareil de qualité.



Caractéristiques :


Puissance : 2X40 W de 20 Hz à 20 KHz

Distortion : 0,02%

Bande passante : 10 à 100 KHz

Sensibilité phono : 1,8 mV

Impédence entrée phono : 50 Kohms

Sensibilité impédence tuner-aux et Monitor : 160 mV / 40 Kohms

Bruit résiduel : 0,5 mV

Rapport S / B phono pour 2,5 mV en entrée : 95 dB pondéré

Rapport S / B non pondéré  phono : 81 dB

Rapport S / B Aux – tuner - monitor: 105 dB

Filtre subsonique

Dimensions  (L x H x P) : 453 x 111 x 321mm

Poids net : 7 Kg


Bonne écoute.

Blues.

 

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